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Inquiètes, impatientes, incrédules. Quelque 400 personnes faisaient le pied de grue samedi après-midi devant l'entrée principale du Parking du Mont-Blanc. Impossible de récupérer leur automobile, car l'accès est interdit par la police et les pompiers. Et pour cause vers 15 h 30, un véhicule a pris feu au troisième sous-sol.
Affolées par une épaisse fumée noire, plusieurs dizaines de personnes ont dû être évacuées: le système d'aération s'est emballé mais a tenu le coup. Pour une raison visiblement accidentelle, une Rover noire a pris feu devant son détenteur qui a juste eu le temps d'appeler le 117. «Ça peut être un tuyau d'essence qui fuyait, suppose le premier lieutenant Richard Hoffmann en regardant les sièges carbonisés de la voiture. On verra.»
En une demi-heure, ses collègues, équipés d'une lance à incendie, sont parvenus à maîtriser le sinistre et à éviter la propagation du feu vers les autres véhicules stationnés. Dehors, devant le cordon de sécurité, les clients du parking harcèlent sans cesse les secours: «Elle est de quelle couleur la voiture? Quel numéro de plaque? Je n'espère pas que c'est la mienne... J'ai un rendez-vous à 19 h à Thonon, ça va aller?» En compagnie de Dany Picard, Eric Meunier est agacé par le manque d'information diffusée au public. «On attend depuis une demi-heure et on ne sait même pas si le feu continue ou si d'autres personnes sont à l'intérieur. On a tout d'abord pensé à un attentat, à des victimes, des gens étouffés...»
Venant du canton de Neuchâtel, Erna Monnier a fait le plein d'angoisses ces derniers jours. «Entre le hold-up de notre poste à Corcelles (NE) et ces événements maintenant, ça commence à faire beaucoup, soupire la cliente. En arrivant ici pour reprendre ma voiture, j'ai immédiatement cru à un acte criminel. A une auto incendiée comme en France.» La rumeur se répand dans la foule. «Il paraît qu'il y avait un enfant dans un véhicule parqué au niveau 3.» Faux, renseignements pris: il s'agissait d'un chien resté dans une voiture au premier. Quelques minutes plus tard, un haut-parleur rassure la foule et annonce la réouverture du site pour 17 h 15. Ainsi que la gratuité du stationnement comme prime de consolation. Les esprits s'apaisent d'un coup. «Et si on veut quand même payer...», plaisante Eric Meunier.
Patients, amoureux, Florian Rey et Laure-Anne Graf gardent le sourire depuis le début. Pourtant, ils étaient dans l'ascenseur du parking au moment où une voix féminine hurlait, en anglais, «Fire, Fire». «On allait descendre au troisième sous-sol pour récupérer notre voiture. Un responsable nous a priés de remonter et tout s'est bien passé.»
Il est 17 h 30. Les clients du parking quittent rapidement les lieux. «Il faut faire vite pour ne pas créer des concentrations de gaz carbonique dans les voies de sortie», explique Richard Hoffmann. Les secours réussissent à éviter les intoxications. Mais pas les bouchons: des centaines de voitures se retrouvent soudainement aux abords du pont du Mont-Blanc, et créent de forts ralentissements au centre-ville. Les nerfs de centaines d'automobilistes ont été mis à rude épreuve samedi...
Source : Tribune de Genève - Fedele Mendicino
Genève : Pendant deux heures, un feu bloque le parking du Mont-Blanc
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