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Aurore Pellegri a trouvé sa vocation au sein du corps des sapeurs-pompiers volontaires de Prilly.
«Je ne suis pas fière d'être une femme pompier. Mais d'être pompier, oui. Je suis heureuse que le nom féminin n'existe pas car nous faisons tous partie du même corps.» Aurore Pellegri a le franc-parler et le bagou qui sied à son caractère de feu. La bénévole se réjouit d'être traitée comme un homme par ses collègues de Prilly. «Selon les communes, les femmes ne sont pas toujours respectées, regrette-t-elle. Mais il y a aussi certaines femmes qui se comportent mal en ne voulant pas porter de choses lourdes, ni s'abîmer les mains.»
Malgré ses 24 printemps, Aurore Pellegri sait ce qu'elle veut. «J'aime faire les choses bien. Sinon rien.» Elle avoue avoir appris dans sa formation de sapeur-pompier volontaire à «observer» avant de foncer, à contrôler son langage, à avoir les gestes justes face à une personne en difficulté. Véritable Saint-Bernard, son besoin d'aider l'autre l'anime au point de s'oublier elle-même, que ce soit en civil ou en uniforme. «C'en est presque cellulaire», dit-elle en souriant. Toujours prête, la gestionnaire de vente à la Coop a déjà fermé sa caisse à plusieurs reprises pour porter secours à un enfant tombé du caddie, une dame âgée qui avait chuté ou pour «noyer une poubelle en train de prendre feu».
Casse-cou dès l'enfance
Le feu, elle a appris à le comprendre en allumant la cheminée avec son père. Enfant, elle grimpe déjà aux bibliothèques, puis aux arbres. «L'échelle qui monte à 30 mètres reste impressionnante», avoue-t-elle. Adolescente, la Prillérane cumule les cours de secourisme - pour les autres plus que pour elle - et s'adonne aux arts martiaux. Elle reçoit, à l'aube de ses 20 ans, une convocation de la caserne des pompiers. Par curiosité, elle se lance dans cette nouvelle formation. C'est la révélation. «J'ai découvert qui j'étais: pompier.»
La peur? «C'est comme tout. Quand on comprend, on ne craint plus.» Si elle n'a jamais eu l'occasion de se retrouver dans un incendie important, elle avoue avoir eu «des pics d'adrénaline». Lors de sa formation, elle a pris conscience que la plus grande source d'angoisse n'est pas les flammes, mais la chaleur qui envahit le corps. Quant à l'inquiétude de ses parents, elle la comprend, même si elle sait que ses collègues «ne la laisseront jamais cramer».
Depuis quatre ans, sa vocation passe avant tout. Devenir professionnelle? «Aider les gens tout le temps? Oui, plus que jamais», lance la passionnée. Mais encore faut-il avoir le niveau! Et il y a peu d'élus.» Pour l'instant, elle dédie donc deux de ses cinq semaines de vacances aux sapeurs-pompiers, plusieurs week-ends et nuits de piquet selon ses disponibilités. Elle n'en oublie pourtant pas sa famille et ses nombreux animaux de compagnie «qui lui ont appris le respect et l'amour inconditionnel». Son rêve? «Le monde tournerait mieux s'il se basait sur les valeurs des pompiers: l'entraide et la solidarité au-delà des différences.»
Source : 24 Heures - ALINE ANDREY
«J'ai découvert qui j'étais: pompier»
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