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Un vague relent âcre, flottant dans les couloirs de l'immeuble, et une fenêtre brisée, noircie par les flammes, seuls témoins du drame qui s'est déroulé très tôt samedi matin, dans un petit appartement du 6e étage, au 53, rue de Carouge.
Une femme de 75 ans a perdu la vie, asphyxiée par le fort dégagement de fumée d'un incendie qui prenait naissance dans son appartement. Alertés par plusieurs appels, deux gendarmes se sont rendus sur place à 4 h 47. Mais impossible de pénétrer dans l'appartement tant la fumée a déjà pris possession des couloirs. Une quinzaine de pompiers arrivent quelques minutes plus tard, persuadés d'avoir à faire à un incendie sans gravité. C'est avec stupeur qu'ils découvrent le corps sans vie de la vieille dame, allongé dans son vestibule, face contre terre, une bassine encore remplie d'eau renversée à proximité. Réveillée par la fumée, elle a, semble-t-il, tenté d'éteindre les flammes, mais s'est effondrée avant d'y parvenir. Les médecins tentent de la réanimer. Sans succès.
Du côté des voisins, le réveil est brutal. Juste au-dessus, au 7e étage, le couple Tézare se fait sortir du lit par leur fillette, paniquée par la forte odeur de brûlé émanant de l'appartement de la septuagénaire. Rapidement, le feu monte jusqu'au balcon, devant la chambre des enfants. Prise en charge par les pompiers, la famille trouve refuge chez une voisine. Au 5e étage, un adolescent est réveillé par des éclats de voix provenant du dessus. Il ignore tout du drame qui est en train de se dérouler, et pense à une dispute. Une certitude confortée par des bruits d'objets tombant sur le sol. D'autres voisins affirment avoir entendu des appels au secours. Vers 5 h 30, tous les résidents de l'immeuble sont évacués par sécurité. Seules trois personnes seront conduites à l'hôpital pour un contrôle d'usage.
Une fois la frayeur passée, le contrecoup est rude. Les «si j'avais su...» sont sur toutes les lèvres. Mais impuissants, aveuglés et étouffés par une épaisse fumée noire, ils n'auraient rien pu faire. Ils garderont le souvenir d'une femme ouverte et souriante. Croyante fervente, elle fréquentait assidûment la paroisse Saint-François. D'ailleurs, beaucoup savent que la vieille dame gardait en permanence des cierges allumés dans son appartement. Ils sont nombreux à voir dans ce détail l'origine de l'incendie.
Source : Tribune de Genève - Cécile Denayrouse
Genève : Une septuagénaire perd la vie dans un incendie
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