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Pour encourager les clients à venir y brûler leurs calories, un fitness a diffusé un publi-reportage jouant sur le thème de l'incendie. Au point de susciter la réaction indignée de la Fédération vaudoise des pompiers.
«Gros incendie dans un fitness de la Tour-de-Peilz». Ce titre barrait la «une» de Riviera Magazine, que les habitants de la Riviera ont pu trouver récemment dans leurs boîtes aux lettres. Le reportage choc d'un nouveau confrère? Ni l'un, ni l'autre: la campagne de publicité du Fitness La Tour. «Deux, trois fois par an, nous envoyons en tout ménage un magazine maison», explique le directeur Fabian Reymond. Là, il fait fort: un magazine de 16 pages, richement illustré et entièrement basé sur l'image de l'incendie pour inciter les gens à aller brûler calories et graisses superflues dans l'établissement boéland.
Seize pages de jeux de mots du genre: «J'aimerais venir jouer au pompier et soutenir les grands brûlés dans leurs souffrances!» Pas du meilleur goût, mais pas de quoi fouetter un chat à une époque où l'on use et abuse de la métaphore: Johnny Hallyday appelle tous les soirs ses fans à «Allumer le feu», les chroniqueurs sportifs «crucifient» tous les week-ends des gardiens de but, sans que les syndicats de charpentiers et marchands de clous ne réagissent...
Les pompiers, si! Président de la Fédération vaudoise des sapeurs-pompiers, le major Etienne Liardet a écrit à Fabian Reymond pour dire la «stupéfaction, puis l'indignation» de «centaines, voire milliers» de pompiers «sidérés qu'on utilise ce genre d'image pour promouvoir du brûlage de graisse dans un fitness.» Et de conclure: «gagner de l'argent en utilisant de telles images et titres sur le dos de pompiers bénévoles n'est que le reflet d'un état d'esprit qualifié de petit.»
Pourquoi une telle virulence? «Après Beckenried, où sept collègues sont restés dans les flammes, ça marque, ça frappe les esprits qu'on utilise ce genre d'images pour de la publicité. J'ai un peu appuyé, peut-être, mais en vingt ans de métier, je n'ai jamais vu quelque chose de si fort, j'ai voulu marquer le coup. Je ne suis que l'interprète des miliciens du feu qui m'ont demandé d'intervenir.»
De son côté, Fabian Reymond n'est pas resté insensible: «Nous travaillons avec une société de communication allemande; leur sens de l'humour n'est peut-être pas toujours compatible avec les sensibilités romandes? Notre but était de faire parler de nous, mais en aucun cas de blesser le corps des sapeurs-pompiers, que nous respectons. Jamais je n'aurais imaginé leur réaction, surtout si virulente. Cependant, comprenant les difficultés de ce métier respectable et pour prouver notre bonne foi, nous allons écrire au major Liardet et faire un don à la Fédération.
Source : 24 Heures - FRIDOLIN WICHSER
Allumé par une pub, le président des pompiers vaudois «incendie» un fitness
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