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Lausanne VD - Jean-François Cachin est accusé de continuer à mettre son nez dans les affaires de la caserne. Il a notamment grillé la politesse à son successeur, en avertissant le syndic lors de l’incendie du Chalet-à-Gobet.
Pire incendie de ces dernières années à Lausanne, le sinistre du
centre-équestre du Chalet-à-Gobet n'a pas seulement été un drame,
causant la mort de deux chevaux. Pendant que les pompiers luttaient
contre les flammes le soir du vendredi 6 janvier, un coup de théâtre se
jouait dans les coulisses, avec l'arrivée du syndic sur place.
En
effet, Daniel Brélaz avait été prévenu de l'événement par l'ancien
commandant des pompiers, Jean-François Cachin. A la retraite depuis le
30 juin dernier, l'homme a du même coup grillé la politesse à son
successeur, Jean-Luc Berney. Selon de nombreuses sources, ce ne serait
pas la première fois que Jean-François Cachin se mêle des affaires des
pompiers depuis son départ.
Avertissement l'été dernier
«L'appel
de Jean-François Cachin m'a surpris, raconte Daniel Brélaz. Mais comme
il habite juste à côté du Chalet-à-Gobet, je ne suis pas scandalisé par
ce geste. Mais c'est vrai, après environ trente ans de règne à la tête
des pompiers, nous savions que son départ serait difficile. La
Municipalité a même dû clairement signifier l'été dernier que le
commandant des pompiers était désormais Jean-Luc Berney.» Peine perdue.
Depuis cet avertissement, l'ancien colonel continue de suivre de très
près les affaires de la caserne des pompiers, au grand dam de son
successeur, impossible à joindre ces jours.
De son côté, le
municipal de la Sécurité publique, Marc Vuilleumier, confirme le
malaise entre le nouveau et l'ancien commandant des pompiers.
«Jean-François Cachin n'a visiblement pas pris les cours de Pro
Senectute pour bien préparer sa retraite. Après trente ans de règne, ce
n'est pas facile pour lui de décrocher et je préfère en rire.
J'apprécierais cependant d'avoir un ancien chef de service un peu plus
discret.» Devenu conseiller communal radical, l'ancien commandant
participe, selon Marc Vuilleumier, à toutes les commissions concernant
la direction de la Sécurité publique.
«On avait un problème»
«Ce
n'est tout de même pas ma faute si le bureau du Conseil communal me
nomme à toutes les commissions qui concernent mon ancienne direction»,
rétorque Jean-François Cachin. Désormais candidat au Grand Conseil, le
radical dément avec vigueur se mêler des affaires de son successeur. Et
pour le coup de fil du Chalet-à-Gobet? «On avait un problème au
Chalet-à-Gobet, c'était normal que j'appelle le syndic.»
En quittant la Ville le 30 juin dernier, le commandant
Jean-François Cachin a-t-il pris sa retraite trop tard? Depuis
plusieurs mois, des bruits de couloir dans l'administration laissent
entendre que le colonel aurait dû quitter ses fonctions bien avant
cette date, pour récupérer ses nombreuses heures supplémentaires et
autres jours de congé en retard. Résultat de son départ tardif, la
municipalité de Lausanne lui aurait payé une grosse somme. «Mais
contrairement à ce que la rumeur colporte, il ne s'agit pas de 100 000
francs, explique le syndic Daniel Brélaz. Je n'ai plus le chiffre en
tête, mais cela correspond à quelques dizaines de milliers de francs.
De toute façon, la Municipalité lui avait demandé de rester à son poste
pour préparer sa succession.»
La version de Jean-François Cachin
est différente. «Au contraire, j'aurais dû partir à la fin août. Comme
la Ville a décidé de me mettre à la retraite à la fin du mois de juin,
ils m'ont payé mon indemnité pour mes quarante ans de service.» Petite
précision oubliée par le pompier: s'il était resté en fonction après le
30 juin, il n'aurait pas eu le droit de devenir conseiller communal
radical. En effet, un chef de service de la ville n'a pas le droit de
siéger au plénum.
De son côté, Marc Vuilleumier refuse de
commenter une décision prise par l'ancienne municipale radicale Doris
Cohen-Dumani. «Je constate simplement que cette histoire est bizarre…»
Source : 24 Heures - MEHDI-STÉPHANE PRIN
L’ancien commandant des pompiers n’arrive pas à éteindre le feu sacré
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