Actualité des sapeurs-pompiers

Arbaz VS : La grillade devient brasier

Proposé par : admin Le 16/04/2007 Ã 09:05

Plus de 40 hectares de forêt ont brûlé suite à la négligence d’une famille. 300 hommes et quatre hélicoptères ont dû être engagés.

Les conditions particulières de ce printemps ont favorisé le développement de l’incendie. bittel

Plus de quarante hectares, l’équivalent de près de huitante terrains de football, sont partis en fumée samedi au-dessus d’Arbaz, dans la vallée de la Sionne. Et cela à cause d’une grillade qui n’a pas été contrôlée par une famille zougoise. Par chance, il n’y a ni perte humaine ni habitation touchée. Ce scénario pourrait être celui d’une chaude journée d’été. Pourtant cela s’est passé à la mi-avril à cause de conditions météorologiques bien particulières. Retour sur un week-end d’enfer.

A 13 h 30, la famille zougoise ne maîtrise plus son feu, allumé en dehors d’un site adapté. Elle alerte aussitôt le 118. Christophe Constantin, commandant des pompiers d’Ayent-Arbaz, est immédiatement contacté. «J’ai déclenché l’alarme rouge à 13 h 40», nous confie-t-il. Rapidement la cinquantaine d’hommes de son corps est sur le terrain. Mais le feu prend vite de l’ampleur. Attisé par un foehn capricieux et tournant, il devient suffisamment important pour que des moyens héliportés soient demandés. Une première machine est engagée. En fin d’après-midi et jusqu’à la tombée de la nuit, elles seront finalement quatre à venir puiser l’eau des étangs connus des pêcheurs pour la déverser sur le brasier.

Au sol, le nombre d’hommes prend aussi l’ascenseur. «Des pompiers de Grimisuat, Sion, Conthey, Nendaz et Grône sont venus en renfort», confirme dans l’après-midi Olivier Ecoffier, inspecteur de l’Office cantonal du feu. «Cela représente près de 120 personnes.» Sur les flancs de la montagne, le feu gagne du terrain. Sur le front est, dans la combe d’Arbaz, il traverse la Sionne. «Il faut éviter qu’il ne s’étende sur un second versant», confie le capitaine Christophe Dussex, responsable de ce secteur.

Le point sur lequel se focalisent toutes les craintes reste quand même le sommet du versant. «On doit tout faire pour éviter que l’incendie ne passe la crête en direction des chalets du Go et plus loin Anzère», s’inquiète le chef d’intervention Christophe Constantin. La pente n’arrange rien au travail des pompiers qui doivent dérouler des kilomètres de lance.

«La forte déclivité et le terrain accidenté ne nous ont pas facilité la tâche», expliquaient deux pompiers d’Ayent attendant la relève. «La pression n’était pas toujours régulière non plus.» Seul coup de main de la nature, les grandes quantités d’eau à proximité, que ce soient la Sionne ou les étangs. En fin de journée, la situation évoluait à l’avantage des pompiers. «Il reste des foyers sur le haut, mais le bas est sous contrôle», assurait le chef d’intervention après un survol en hélicoptère. La nuit sera quand même chaude, mais au lever du jour la situation est sous contrôle. «Il faudra au moins une semaine de travail pour sécuriser le périmètre», assure pourtant Christophe Constantin. Pour le météorologue Robert Bollognesi rencontré sur place, tous les ingrédients du cocktail étaient présents.

«Il n’y a pas eu de pluie depuis près de quinze jours, un vent assez fort et des températures à plus de vingt degrés. La limite de la neige est restée pendant une bonne partie de l’hiver à près de 2000 mètres.» Soit en dessus de la zone de l’incendie. Des conditions difficilement compatibles avec la grillade. La famille responsable de cet incendie a été entendue par la police et le juge d’instruction a ouvert une enquête.

Source : Le Nouvelliste - LAURENT SAVARY

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