Actualité des sapeurs-pompiers

Une explosion, puis le dégagement d'une fumée noire qui fend l'azur irisé du crépuscule. C'est ce qu'aperçoit un agriculteur de Vuisternens-en-Ogoz qui passe la charrue, hier, vers 19 h 45, à proximité de l'ancienne halle Müller. Empoignant son Natel, il compose immédiatement le 118. Avec raison: très rapidement, le brasier à l'origine de cette fumée, qui a éclaté dans l'aile est occupée notamment par une fabrique de cercueils, se renforce. Le sinistre nécessite l'intervention d'une soixantaine de pompiers issus du Centre de renfort de Fribourg ainsi que de quatre communes voisines.

Pas de blessés, mais les moyens engagés pour combattre l'incendie sont impressionnants. Il est passé 21 h. Les lances pointées sur les locaux de la société Prestige caskets - spécialisée dans la commercialisation et la fabrication de cercueils - giclent sans discontinuer dans un bruit assourdissant de génératrices alimentant compresseurs et projecteurs.

«Les pompiers doivent éviter que l'incendie se propage dans le reste du bâtiment», commente Jean-Pascal Tercier, premier-lieutenant de la police cantonale responsable de l'intervention qui mobilise 12 policiers. «Nous avons établi un périmètre de sécurité pour tenir à l'écart les nombreux curieux accourus sur place. Car le dégagement de fumée est toxique et il y a un risque d'explosion.» Par ailleurs, les pompiers évacuent aussi les habitants de deux maisons situées à proximité de l'immense halle. En larmes, assise sur une palette de bois derrière le bâtiment touché par l'incendie, l'épouse du patron de Prestige caskets est sous le choc. «Nous avons tout notre matériel dedans», lâche-t-elle en sanglotant. «Ce sont les bois, les plastiques et les vernis pour peindre les cercueils qui brûlent et dégagent cette fumée noire.»

Non loin d'elle, les responsables de deux autres sociétés occupant des locaux dans cet immense bâtiment de 16 000 m2 font également grise mine. La société Milco détient en effet un important stock d'emballages de produits laitiers à côté des locaux en feu.
Quant à la société Novopac, qui loue également un entrepôt, mais dans l'aile ouest de l'édifice, elle semble un peu épargnée par les fumées de plus en plus âcres. Toutefois, ces dernières peuvent complètement altérer ses emballages destinés au secteur «food».
Les causes de l'incendie? Selon Jean-Pascal Tercier, l'enquête instruite par le juge d'instruction Marc Bugnon ne fait que commencer. Il est donc trop tôt pour dire quoi que ce soit, le Service d'identification judiciaire (SIJ) étant encore à l'œuvre. A 23 h 15, Jean-Pascal Tercier indique que le sinistre est sous contrôle, le feu étant encore actif. Des barrages flottants ont été posés pour éviter que l'importante quantité de mousse utilisée ne pollue les ruisseaux avoisinants.

Quant au montant des dégâts, il ne peut pas encore être chiffré au moment où nous rédigeons ces lignes. De plus amples informations dans notre prochaine édition.

Source: La Liberté