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Des trombes d’eau qui se sont abattues hier sur le Chablais ont fait sortir les cours d’eau de leur lit, provoquant des inondations. En fin de soirée, l’inquiétude restait grande quant au déroulement de la nuit.
«C’est juste indomptable!» Au téléphone, André Gremion, le syndic de Roche, n’a pas le temps d’en dire davantage. Il est 20h30 hier soir, la pluie ne cesse de se déverser, la situation évolue de minutes en minutes et ça fait plus de deux heures que l’alarme a été donnée dans le village à mi-chemin entre Villeneuve et Yvorne. Sortie de son lit, l’Eau-Froide inonde le haut du bourg, traverse la route cantonale et emporte dans son flot de boue tout ce qui n’est pas fixé au sol.
Circulant de manière persistante, une rumeur fait état d’un véhicule porté disparu avec son conducteur à bord. «Il y a effectivement eu un avis, mais la personne a été retouvée», rassure-t-on du côté de la police cantonale. Pendant ce temps, l’évacuation des habitations est en cours. Certains résidents n’ont pas pu rejoindre leur maison et ont été hébergés par de la famille. Pour d’autres... un mot d’ordre: «Rejoindre la salle communale qui n’est pas dans la zone inondée», confie une commerçante atteinte par téléphone, seul moyen d’entrer en communication avec le village de 900 âmes, la police ayant bloqué la circulation à quelques kilomètres de l’entrée de la localité.
«Comment décrire la chose? C’est une rivière qui est en crue, on ne peut plus parler de centimètres ou de mètres d’eau, tout est emporté...» raconte un autre témoin au téléphone. Et de poursuivre: «En 1995, j’ai assisté à la catastrophe du Pissot débordant à Villeneuve et ce soir (n.d.l.r.: hier soir), en rentrant de Lausanne, j’ai observé le Pissot, puis l’Eau-Froide, et j’ai craint le pire. En arrivant sur place et en regardant vers le haut, vers les anciennes carrières, il n’y avait que de l’eau. Une telle situation se serait déjà produite en 1852.»
A Villeneuve, à Yvorne, Monthey aussiA quelques encablures de Roche, à Yvorne, le Torrent, comme l’année dernière, a quitté son lit en direction de la route cantonale. La place du village a dû être fermée. De l’autre côté, la situation de Villeneuve est aussi préoccupante. D’immenses flaques couvrent une bonne partie du réseau routier de la commune. La Tinière et l’Eau-Froide sont en cause. A partir de 16h, l’eau est montée sans discontinuer, inondant peu à peu la partie sud de la zone industrielle. Dès 20h30, les centres commerciaux Top Tip et Darty – dont les portes ont pourtant été préalablement protégées par des sacs de sable – sont touchés. Une trentaine de pompiers, ainsi qu’une dizaine d’employés municipaux sont à pied d’œuvre, notamment pour extraire les importantes quantités de bois accumulées sous le petit pont faisant face aux centres commerciaux. A Villeneuve comme à Roche, il était impossible, en milieu de soirée, de savoir comment la situation allait évoluer. Municipal villeneuvois des Travaux, Michel Oguey en était bien conscient: «La nuit s’annonce longue.»
Le piquet de nuit était aussi maintenu côté valaisan, à Monthey, où la Vièze a atteint sa cote d’alerte peu après 19h avant de se stabiliser. Toutefois, les autorités se réservaient la décision d’évacuer les riverains.
Source: 24 Heures
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