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Un feu volontaire a été provoqué, mardi soir, dans les locaux de la Fareas. L’événement survient dans un climat de tensions qui s’est aggravé ces derniers mois.
LES FAITS Un feu a été allumé mardi vers 21 h 30 dans la buanderie au sous-sol du bâtiment de la Fareas d’Yverdon-les-Bains. Le sinistre a été rapidement maîtrisé par les pompiers. L’auteur pourrait être l’un des trente candidats à l’asile actuellement hébergés sur place. Mais il pourrait aussi venir de l’extérieur: les visites sont nombreuses le soir dans le bâtiment. Des requérants frappés d’une non-entrée en matière essaient d’entrer pour y passer la nuit. Les frictions sont courantes avec le service d’ordre et des incidents ont déjà eu lieu ces dernières semaines. La Fareas fermera ce centre l’année prochaine.
Le bâtiment des anciennes casernes, occupé depuis cinq ans par la Fareas (Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile), a subi peu de dégâts. Le feu a été bouté dans le local de la buanderie: il venait d’être bétonné à neuf pour colmater des infiltrations d’eau. «Ce local était vide et une personne a apporté des vêtements et des planches afin d’y mettre le feu», explique Claude Wyss, porte-parole de la police cantonale. Vers 21 h 30, une grosse fumée a envahi les locaux. Le garde privé chargé de veiller sur l’immeuble a immédiatement donné l’alerte. Peu après l’intervention des sapeurs pompiers, les trente occupants des lieux ont pu regagner leurs chambres.
Beaucoup de visites
«On ne sait pas qui a mis le feu ni pourquoi», indique la police à ce stade de l’enquête. L’auteur n’est pas forcément l’un des résidents du centre. «Il y a beaucoup d’allées et venues dans ces locaux le soir», précise Claude Wyss. Jusqu’à cent personnes transiteraient dans ce bâtiment en soirée. «Il y a beaucoup de droits de visite normaux. Ils sont filtrés, soit par une personne de la Fareas, soit par le gardien privé, explique Olivier Kernen, administrateur de la Fondation. Ce n’est pas évident de contrôler à 100% toutes les entrées.»
«Des situations chaudes»
L’ambiance serait particulièrement tendue depuis quelques mois. «Le centre attire pas mal de gens frappés d’une non-entrée en matière (NEM) qui essaient de pénétrer dans les locaux pour y passer la nuit», indique Pierre Imhof, directeur de la Fareas. Quinze à vingt personnes tentent leur chance chaque soir. Il arrive que le ton monte avec le gardien. «On a connu ces derniers temps des situations assez chaudes, avec notamment des bris de glace, souligne le directeur.
Par précaution, nous avons renforcé la surveillance, en journée aussi.» L’incendie aurait-il été allumé par un NEM?
L’enquête ouverte par le juge d’instruction du Nord vaudois n’autorisait hier que des suppositions.
PATRICK CHUARD - 24Heures
Yverdon-les-Bains (VD) : Incendie criminel chez les requérants
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