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Un an après l'incendie qui a ravagé un bâtiment de l'avenue de Provence à Lausanne, les causes du sinistre ne sont toujours pas élucidées. L'immeuble est en train d'être assaini.
Les copropriétaires pourront réintégrer leurs locaux au mieux à fin 2011.
L'enquête n'est pas terminée. La justice attend les rapports d'experts avant de rendre ses conclusions, a déclaré la juge en charge du dossier Diane Bertolli. Elle n'a pas pu confirmer la thèse d'un problème électrique dans les rayonnages mobiles utilisés pour ranger les archives.
Indemnisation en cours
Comme les causes n'ont pu être déterminées, les responsabilités ne le sont pas non plus, a déclaré pour sa part Jean Desarzens, responsable des sinistres auprès de l'ECA (Etablissement cantonal d'assurance). Les coûts sont estimés à 32 millions, dont 24 destinés à la réfection du bâtiment et huit aux infrastructures intérieures touchées par l'incendie.
Les indemnisations sont déjà en cours. L'ECA verse des acomptes aux copropriétaires de l'immeuble réunis en PPE. Ils peuvent ainsi faire face à leurs obligations envers les maîtres d'oeuvre, souligne M. Desarzens. Il s'agit du plus gros sinistre et vraisemblablement du plus cher auquel a dû faire face l'ECA, a-t-il ajouté.
Pas pour demain
A la suite de l'expertise réalisée après l'incendie, la quinzaine de copropriétaires a décidé d'un commun accord au printemps dernier que le bâtiment méritait d'être sauvé. L'emplacement au coeur de Lausanne est idéal, a rappelé l'un d'eux, Orlando Menegalli, codirecteur de l'entreprise Menegalli, active dans le matériel de conciergerie.
Entamée en juillet, la phase d'assainissement du bâtiment est achevée au niveau des deux sous-sols, et à 50% pour les locaux. Les travaux en vue de stabiliser le bâtiment ont débuté, mais pour l'heure aucune date de fin des travaux ne peut être avancée, a indiqué Deborah Tridici, du bureau d'architecte CCHE.
Soucis financiers
Les copropriétaires sont impatients de regagner leurs locaux. "Les délais sont longs. Le calendrier qui se dessine prévoit un éventuel retour à fin 2011 ou durant le premier semestre 2012", a indiqué M. Menegalli.
Or, les assurances privées ne couvrent pas les pertes d'exploitation, frais de loyers et de déménagement au-delà de douze mois, soit jusqu'à fin septembre 2010, explique-t-il. En outre, la PPE devra sortir de sa poche six millions pour la mise en conformité du bâtiment aux normes énergétiques et incendie.
Les Ligues de la santé qui ont dû déménager deux fois suite au sinistre partagent ces soucis financiers. Beaucoup de points d'interrogation subsistent. Ils concernent aussi bien la couverture du loyer que les indemnités d'assurance, a souligné le secrétaire général Christian Sonney.
Des flammes pendant 18 jours
Vincent Bruat, directeur de Secur'Archives, la société chez qui le feu a démarré, s'est dit moralement gêné pour tous les ennuis causés. Il a rappelé que ses dépôts faisaient l'objet de contrôles réguliers.
Secur'Archives ignore encore s'il remettra des archives dans ses locaux. En attendant, la société a inauguré jeudi un nouveau centre d'archivage à Meyrin/Satigny pour remédier aux problèmes d'entreposage posés par l'incendie de Lausanne.
Le feu s'était déclaré le 24 septembre dernier dans un local d'archives situé au deuxième sous-sol du bâtiment. Très difficile d'accès, le lieu s'étendait sur une surface équivalente aux trois quarts d'un terrain de football et ne disposait pas de séparations de sécurité. L'incendie avait mobilisé plus de 2100 intervenants en 18 jours ainsi que des moyens hors norme.
Lausanne VD : Un an après l'incendie de Provence, le mystère demeure
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