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«On ignore encore où le feu a pris et on ne veut pas que les lieux se transforment en piège pour la clientèle», répète en boucle le gendarme en faction devant l'entrée principale de Planète Charmilles. Il est 18 h 00, hier soir mercredi, et plus de mille personnes se retrouvent à la rue.
L'attente ne durera pas. A l'intérieur, les pompiers s'activent. Après avoir inspecté un à un tous les étages, jusqu'aux quais de chargement, ils finissent par localiser le foyer à la caméra thermique, avant de l'éteindre rapidement. A l'heure habituelle de fermeture, le Centre commercial de l'avenue d'Aïre est rendu à ses clients et à ses employés. A l'exception notoire, au premier sous-sol, du magasin Migros, devant lequel on a tiré, à mi-hauteur, le rideau de fer.
Car c'est de là que le sinistre est parti. Entre les rayons de légumes et la poissonnerie, à l'endroit précis où l'amateur de baguettes croquantes trouve son bonheur quotidien. Le four à pain est seul responsable et le boulanger n'y est pour rien. Pour une raison sans doute accidentelle, le feu a pris à l'intérieur d'une cloison isolante, couvant de longues minutes, avant de provoquer un fort dégagement de fumée piquante qui a fini par déclencher l'alarme automatique, non sans s'insinuer partout, dans les faux plafonds comme dans les systèmes de ventilation.
Au moment où les hommes du SIS se retirent, sur le coup de 19 h 00, emportant dans les caddies leur matériel d'intervention, un autre travail commence: l'inventaire des denrées périssables.
Vendeuses et étalagistes s'activent pour vider les rayons touchés, pendant que le chimiste cantonal, arrivé lui aussi en urgence, se montre impitoyable devant les viandes, les fromages et les poissons. Même la glace pilée sur laquelle reposaient dorades et filets de perche «sera remplacée dès ce matin», prévient l'un des responsables du magasin.
Quant au directeur de Planète Charmilles, Jean-Pierre Wyss, il retrouve le sourire après une demi-heure de stress aussi intense que contenu. «La sécurité de nos clients est pour moi une priorité qui passe avant le souci commercial», avoue-t-il, non sans se féliciter du calme dans lequel s'est déroulée l'évacuation.
Karakin Koese, le tenancier du café situé à gauche de l'entrée ne s'inquiète pas trop pour son chiffre d'affaires. Elles continueront à bien marcher. «Mes clients ont quitté la table sans régler leurs boissons, mais ils reviendront dès aujourd'hui, car ils me sont fidèles», glisse-t-il en retournant derrière son bar.
Auteur : THIERRY MERTENAT
Source : TDG - www.tdg.ch
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