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Sinistre - Les pompiers évitent le pire dans le parking souterrain de la rue des Gares.
Suite de l'article du 6 avril 2005 - Trois voitures en feu.
Le feu a pris à l'heure des postiers. Et c'est un employé des PTT qui, le premier, donne l'alarme en quittant avec son camion le centre de tri de Montbrillant. «J'ai hésité une fraction de seconde à sortir mon extincteur, explique le chauffeur, avant de me rabattre sur mon portable.» Juste choix. La fumée qui s'échappe de la rampe menant au parking souterrain de la rue des Gares annonce un brasier important et exige les grands moyens.
Ils ne tarderont pas à se mettre en route. Alarmés à 5 h 12, sept véhicules et vingt hommes du SIS arrivent sur les lieux, bientôt rejoints par seize sapeurs volontaires. Ils seront maîtres du sinistre à 5 h 48. Trente minutes où chaque prise de décision compte. Car l'incendie, lui, n'hésite pas un seul instant pour s'insinuer partout. Il se jette dans les escaliers, envahit les coursives et menace à coups de flammes grimpantes la cour intérieure.
Quatre immeubles sont directement concernés par ces entrailles en fureur. Deux sont propriété de la Ville, deux autres sont en coopérative. Le capitaine Magnin donne l'ordre de ne pas évacuer, tout en assurant un contrôle de façade avec l'échelle.
Pyrotechnie ravageuse
Dans l'intervalle, Gilbert Foray, le chef d'intervention, lance ses hommes à l'attaque du feu. Munis d'une caméra thermique, ils ne tardent pas à identifier le foyer. Trois voitures brûlent portière contre portière, aux places 33 à 35. Elles sont éteintes à la mousse, après avoir joué de leur pyrotechnie ravageuse: éclatements de pneus, fumées poisseuses, odeur âcre. Il ne reste rien de ce trio composé d'une Golf, d'une Subaru et d'une Fiat.
Cette dernière intrigue particulièrement les gens du quartier, puis plus tard dans la matinée les inspecteurs de la police judiciaire. Elle n'a ni plaques d'immatriculation ni de raisons objectives d'occuper un espace qui n'est pas le sien. A-t-on voulu faire disparaître le fruit d'un vol? L'hypothèse exonérerait l'incendiaire de la gratuité de son geste. Mais si l'intention criminelle reste à confirmer, les conséquences matérielles sautent aux yeux. Une fois de plus, les dommages collatéraux sont considérables. On sort à l'air libre les véhicules recouverts d'un halo noirâtre, on détaille les éléments qui ont fondu sous l'effet de la chaleur, tout en appelant son assureur.
Quant à Imane Lauraux, la responsable d'une arcade associative bien connue à Genève, elle sait déjà que son restaurant sera fermé durant plusieurs jours. Situé juste au-dessus du garage, il ne doit son salut qu'à l'intervention réussie des pompiers. Ce bel espace serait aujourd'hui en fumée. Mais la fumée, justement, ne l'a pas épargné. «Pour des questions d'hygiène, je dois mettre la clé sur la porte et me préparer à de longues heures de nettoyage.»
Colère des habitants
Par miracle, on ne déplore aucune victime et les ambulances sont reparties à vide au lever du jour. Mais sur le trottoir de la rue des Gares, hier mercredi, la colère était perceptible. «Mettre le feu à une voiture dont on veut se débarrasser, il y a des gravières pour ça. Un parking souterrain, construit sous des immeubles, n'est pas un terrain vague.»
Source : Tribune de Genève
Genève : Mystérieux incendie de trois voitures
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