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Incendie - Les pompiers évacuent six habitants avec la grande échelle.
Des traces de suie obscurcissent encore le visage de Fanny. La fillette de douze ans jouait chez son amie Aurélia, au premier étage de l'immeuble situé au 85, rue Liotard, lorsque la cave s'est embrasée. A peine renifle-t-elle l'odeur du sinistre qu'elle se précipite vers la porte. La fumée s'engouffre dans la cage d'escalier.
Fanny et Aurélia n'hésitent pas. Elles se ruent à l'extérieur et dévalent les quelques marches les séparant de l'air pur, souillant leurs visages enfantins.
D'autres habitants, plus haut dans les étages, se trouvent pris au piège. Les pompiers, alertés à 16 h 57, croient d'abord à un feu d'appartement. Dans ce quartier populaire à forte densité de la Servette, les risques de catastrophe sont décuplés. «Nous avons déclenché la grande alarme», rapporte le capitaine Jacques Magnin. Quatre véhicules et dix hommes déboulent de la caserne des Asters. Ambulances, médecins et renforts les rejoignent très vite.
De forts dégagements de fumée s'échappent des sous-sols. Les hommes du Service d'incendie et de secours (SIS) découvrent que le feu a pris dans le local à ordures et débarras.
Leur premier souci consiste à maintenir les habitants dans leurs appartements. «Le problème des incendies urbains, c'est que les gens veulent voir et paniquent, explique Jacques Magnin. Or, nous préférons qu'ils se signalent aux fenêtres.» Des appels au mégaphone limitent l'affolement. La grande échelle libère six locataires prisonniers de leurs logements. Quinze minutes suffisent pour maîtriser le feu. Quelques résidents incommodés par la fumée sont contrôlés dans une antenne médicale érigée à la hâte dans l'allée du 81. Un seul rejoindra l'hôpital, avant tout par précaution.
Conversation suspecte
Au pied de l'immeuble, la rumeur se propage, véhiculée par des grappes d'enfants surexcités. L'incendie serait criminel. La jeune Fanny, à peine extraite de la fumée, aurait surpris une conversation suspecte. «Un garçon d'une vingtaine d'années disait à un copain qu'il regrettait d'avoir mis le feu à un vélo.»
Par Jérôme Faas
Source : Tribune de Genève
Genève : Un feu de cave vide un immeuble populaire
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