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Actualité des sapeurs-pompiers

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Genève : Il se venge de sa régie et provoque un incendie

Proposé par : admin Le 25/01/2007 à 13:20

SuisseProcès - Les soixante locataires avaient fui l’immeuble au milieu de la nuit par les échafaudages.



Dans la nuit du 14 au 15 août 2005, les 60 locataires de la rue de l'Ecole-de-Médecine No 6 à Plainpalais se sont réveillés en sursaut. Ils ont dû abandonner en toute hâte leur lit et leur immeuble. La maison avait pris feu, une fumée importante ­envahissait la cage d'escalier, rendant toute sortie par la porte impossible.


Caves incendiées à la rue de l'Ecole-de-Médecine - © M.Girardin

Les habitants paniqués ont fui leur logement tant bien que mal par les échafaudages ­vacillants qui heureusement se trouvaient sur place. Hier, ­devant la Cour correctionnelle, le lieutenant des pompiers qui est intervenu cette nuit-là a parlé d'un incendie très important.

Il a expliqué que sans les échafaudages, l'évacuation de l'immeuble par les grandes échelles aurait été plus difficile et plus longue. Le procureur Dario Zanni a insisté sur la dangerosité de la fumée qui conduit les gens à paniquer et parfois à perdre connaissance.

Le responsable de l'incendie a été rapidement arrêté. A la police et dans les colonnes de la Tribune de Genève, il admettait les faits et les regrettait: «J'ai allumé le feu dans un esprit de vengeance, mais je m'en excuse.» Cet Afghan de 55 ans louait une arcade au pied de l'immeuble. Après douze ans, la régie avait décidé de résilier son bail parce qu'il occupait trois caves et organisait parfois des fêtes dans la cour.

«C'est vrai qu'il donnait des fêtes, qu'il vivait un peu dans son arcade, son magasin c'était une sorte de bazar, dit son avocat, Me Patrick Malek-Asghar, qui fait lui aussi partie de la diaspora afghane. Mais il a ressenti son évacuation comme une injustice. Il était déjà un peu marginal, il l'est devenu complètement.»

«Il doit «se réveiller»

L'accusé a-t-il vraiment pris conscience du danger qu'il a fait courir à tant de familles? Lors d'un premier interrogatoire devant la police, l'inspectrice a eu l'impression qu'il n'était pas très touché par le sort des locataires. Hier, il a une nouvelle fois présenté ses excuses. Mais a-t-il compris la gravité de son geste? On peut en douter.

Dépressif et alcoolique, il a déjà fait deux séjours à la clinique psychiatrique de Belle-Idée. Son médecin traitant qui parle le farsi comme lui affirme qu'il «devra être suivi jusqu'à la fin de sa vie où qu'il aille». Il a ajouté que son patient «n'a pas fini de migrer et qu'il doit se réveiller de sa torpeur. Il ne peut pas vivre à Genève comme s'il se trouvait encore dans ses montagnes afghanes».

En attendant, l'incendiaire, qui a déjà été condamné dans le canton de Vaud pour abus sexuels, se retrouve au chômage et à l'Hospice général.

Hier, la Cour correctionnelle lui a infligé deux ans de prison ferme, une peine assortie d'un traitement ambulatoire.

Source : Tribune de Genève - Catherine Focas

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