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Vaud : La superradio qui ne permet pas aux policiers de parler aux pompiers

Proposé par : admin Le 06/02/2009 à 10:15

SuisseVaud a inauguré hier son nouveau réseau de communication numérique et crypté Polycom. Polices, gardes-frontière, protection civile, sanitaires, tout le monde sera bientôt branché. Sauf les hommes du feu, fidèles au système analogique.




© JEAN-BERNARD SIEBER-ARC | Pierre Aepli, ancien commandant de la police cantonale, n’a pas manqué l’inauguration de Polycom. En 2002, juste avant son départ, il avait obtenu de haute lutte le crédit de 18 millions nécessaire au lancement du projet.

Il aura fallu huit ans de développement, 65 sites relais, quelques pannes et 40 millions de francs, dont 20 à la charge du canton, pour en arriver à cette révolution technologique. Désormais, les conversations de la police vaudoise ne peuvent plus être captées par des tiers. Le nouveau système de radiocommunication numérique Polycom, inauguré officiellement hier au Centre de la Blécherette, est entièrement crypté.

Outre son haut degré de confidentialité, le réseau Polycom a le grand avantage d’être compatible au niveau national, a expliqué le commissaire Philippe Dubois, chef de projet. Vaud est le deuxième canton romand à s’équiper après Neuchâtel, tandis que le Valais, Genève et Jura sont sur le point de faire le pas. Seul Fribourg renâcle. Mais d’ici à 2012 toute la Suisse devrait être branchée. Polycom a d’ailleurs déjà fait ses preuves intercantonales à Bâle, durant l’Euro 2008, et au Forum de Davos, notamment.

Sur territoire vaudois, le nouveau système permet «une coopération optimale des différents services sanitaires et de sécurité», s’est réjoui la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro devant une centaine d’invités. Optimale, vraiment? Tout en célébrant «un outil magnifique», la ministre a regretté en passant la défection d’un des partenaires de ce projet.

L’ECA fait bande à part
Le lâcheur n’a pas été nommé, mais il s’est reconnu. C’est l’ECA (Etablissement cantonal d’assurance), qui a choisi en 2001 d’en rester à la radio analogique non cryptée, nettement moins coûteuse. Les hommes du feu n’ont donc pas participé à l’aventure Polycom, initiée par la police cantonale, le corps des gardes-frontière, la police de Lausanne, le Service de la sécurité civile et militaire et le Service des routes.

Résultat: lors d’accidents graves, incendies et autres catastrophes, les pompiers ne sont pas sur la même longueur d’onde que les policiers et les services sanitaires. Pas de panique. Il n’est pas question pour autant de silence radio entre «feux bleus», rassure Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale: «Cette situation ne péjore en rien la sécurité des citoyens. La communication ne dysfonctionne pas. Cela nous oblige juste à mettre un relais entre les deux réseaux.»

N’empêche, sur le terrain, à moins de trimballer deux radios en bandoulière, un policier ne peut pas communiquer directement avec un pompier. Aucune importance! plaide Jean-Luc Berney, commandant des sapeurs-pompiers de Lausanne: «Le policier et le pompier n’ont pas besoin de converser entre eux. Ils reçoivent chacun des ordres de leur propre hiérarchie. Ce qui compte, c’est la communication au niveau des véhicules de commandement et ils sont tous totalement compatibles.»

Le coût de Polycom n’est pas la seule chose qui a refroidi les pompiers. «Techniquement, ce matériel n’est pas des plus adaptés à nos besoins, poursuit Jean-Luc Berney. Dans un incendie, il nous faut des radios parfaitement étanches et anti-explosives. Nous avons actuellement des garnitures ostéophoniques intégrées au casque, ce que ne propose pas Polycom.»

Source : 24 Heures - Joëlle Fabre

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