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Actualité des sapeurs-pompiers

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Carouge (GE) : A son tour d'être la cible de la folie des incendiaires

Proposé par : admin Le 21/02/2005 à 10:32

118 ExpressSix scooters, trois vélos et un studio partent en fumée. Récit.


La cité sarde avait été jusqu'ici épargnée. Elle ne l'est plus depuis ce week-end: les incendiaires sont entrés dans Carouge.

Le pluriel reste à confirmer, mais le ricochet chronologique est le même que lors des incendies criminels survenus le 7 février aux Eaux-Vives. En moins d'une demi-heure, deux départs de feu sont signalés, dans un rayon de 300 mètres. A 2 h30 du matin, dans la nuit de vendredi à samedi, cinq scooters et trois vélos brûlent au 17, rue du Pont-Neuf, juste en face de l'arrêt du tram 12. Les pompiers interviennent avec la tonne pour «arroser à l'eau un brasier d'où s'échappe une grosse fumée», commente le sergent Wolf.

Les vitres explosent sous la chaleur

Son équipe ne s'est pas encore repliée que déjà une seconde fonce sur la rue des Pervenches. Un deux-roues, garé côté cour, est en train de susciter la panique dans l'immeuble. Lui aussi crache flammes et fumées: la chaleur fait voler en éclat les vitres du studio situé au rez-de-chaussée; l'appel d'air provoqué par l'ouverture de la porte permet au sinistre de se propager dans les étages. Les hommes du SIS resteront sur place jusqu'à 5 h 00 du matin pour désenfumer au ventilateur les allées, des chambres de lessive au sous-sol jusqu'au 6e étage. Quant au locataire du deux-pièces, il a eu la bonne idée de s'endormir ailleurs, mais n'a désormais plus d'habits à se mettre (lire encadré) ni de téléviseur pour suivre le championnat d'Italie. «J'habite ici depuis vingt ans; jamais je n'avais vécu une pareille nuit blanche», raconte un voisin, les traits tirés, à l'heure du rôti dominical.

Une nuit qui ne favorise pas les témoignages, encore moins les dénonciations. Contrairement aux précédents incendies volontaires, qui avaient conduit à l'arrestation rapide de leurs jeunes auteurs (lire nos éditions du 10 février), la police n'était pas en mesure hier soir de dire si elle était sur la piste conduisant aux inconscients qui ont privé de sommeil tout un quartier carougeois et donné, une fois de plus, du travail aux professionnels du feu, aux patrouilles et aux assureurs. «Je dois appeler le mien ce matin», résume ce propriétaire de scooter, en ouvrant le coffre pour en vérifier le contenu. «Ma machine est debout sur ses roues. Sa silhouette paraît intacte. En réalité, un côté entier a fondu. Elle est bonne pour la casse.»


Par chance, il se trompe de  lit

Il a eu la bonne idée de s'endormir au mauvais endroit, sur le canapé familial plutôt que dans son lit. «Mon fils a un sommeil de plomb, raconte son père. Je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé s'il avait passé la nuit dans son studio, situé sur le même palier que notre appartement.»

A 3 h du matin, en effet, les fumées toxiques ne s'invitent pas en sonnant à la porte. Elles s'insinuent partout et plus vite qu'il n'en faut à un incendiaire pour passer en courant d'un lieu à l'autre.

Privé heureusement de son dormeur, le studio de la rue des Pervenches a été sinistré en quelques instants. Le plâtre arraché du plafond dit bien la chaleur qui monte comme ses degrés destructeurs. Appelé en urgence, un vitrier est venu au lever du jour, samedi matin, remplacer les stores par des planches clouées à la diable, pour éviter que le froid ne se mélange à l'odeur persistante de la fumée.

Ici aussi, le mobilier est bon pour la casse et un simple coup de peinture ne suffira pas à rendre l'espace à nouveau habitable. Un chantier de plusieurs milliers de francs qui s'ajoutera à la facture déjà élevée des scooters entièrement détruits. Leurs plaques d'immatriculation ont fondu dans l'incendie, comme celle de la Peugeot 206 garée dans la cour de l'immeuble. Elle aussi a eu très chaud. Elle s'en tire avec un regard borgne.

Par THIERRY MERTENAT

Source : Tribune de Genève - www.tdg.ch

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